Lyrics Spacee : "Je baigne dans la musique depuis la naissance"
Suivie par plus de 80.000 adeptes de musique, "Leylek" a créé le compte « Lyrics Spacee ». Elle y partage des extraits de tubes comme de morceaux méconnus, en parallèle de ses études qu'elle poursuit dans l'anonymat. La Havraise d'adoption évoque avec MØNEO son parcours et ses ambitions.
Est-ce que tu pourrais te présenter en quelques phrases ?
Je préfère rester sous le surnom Leylek. Je suis actuellement en 2ème année de BUT « Techniques de commercialisation au Havre, et en parallèle je gère le média "Lyrics Spacee" créé en première année.
D'où t'es venue l'idée de ce compte ?
En première année, je cherchais un job étudiant mais j’ai essuyé des refus, faute d’expérience. Frustrée, j’ai voulu créer mon propre job dans un domaine où je suis à l’aise.
Au lycée, une amie avait une chaîne YouTube dont je faisais le montage. J’ai alors mêlé mes compétences en montage à ma passion : la musique.
J’écoutais beaucoup Laylow, bien avant la hype de son Bercy. J’étais triste de voir que les gens ne connaissaient que Trinity et l’étrange histoire de Monsieur Anderson. Pas ses petits projets. D’autres sons méritent de la visibilité, et j’ai pensé aux « lyrics » musique. Ce n’est pas nouveau sur la forme mais j’ai suivi mes goûts musicaux qui, eux, n’étaient pas mis en lyrics. Ils étaient finalement partagés par beaucoup de personnes. Ça a très rapidement pris.
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Tu partages donc énormément de morceaux à plus de 80.000 followers, mais est-ce que la musique a joué un rôle important dans ta vie ?
Personnellement j’écoute de la musique tout le temps, pour un trajet de 2 minutes comme trois heures. C’est moi « la pote qui met la musique » en soirée.
Je suis née le jour de la fête de la musique, je baignais dans la musique dès la naissance finalement. J’ai passé mon enfance à écouter Michael Jackson avec mon père. Aussi, ma famille est proche de Sheryfa Luna qui à l’époque nous invitait systématiquement à ses shows.
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Est-ce que ce gros projet au quotidien te donne envie d'aller plus loin encore ?
J’ai déjà eu plusieurs propositions d’artistes qui me proposaient des projets à temps plein. Mais cela voulait dire arrêter mes études. Mais ma priorité reste les études.
L’objectif est de devenir un « vrai média », au-delà des lyrics avec de l’actu, de l’analyse d’albums ; mais je veux que cela reste extra-scolaire. Ça passe après les études.
"Leylek". ©
Est-ce que justement il y a un plan ? Comptes tu t'arrêter à un moment par exemple ?
En commençant mes études je voulais devenir community manager. Mais je ne veux pas m’occuper d’un média à temps plein, c’est le métier d’un.e journaliste à temps plein par exemple. C’est vraiment la com’ qui m’intéresse.
Ce que je voudrais c’est m’occuper du plan de communication d’un artiste, un label, une maison de disques ou même un festival ! C’est un domaine avec beaucoup de demandes pour très peu d’élu.e.s mais le média me donne de l’expérience et de la visibilité sur mon travail. C’est une belle revanche sur les refus que j’ai vécus.
Tu restes très mystérieuse quant à ton identité, as-tu peur des retours de ta communauté ?
J’adore l’anonymat. Je n’ai pas peur des retours mais je sais qu’il y a des abonné.e.s dans les festivals ou concerts où je me rends. Par exemple après mes publications sur le concert de Damso à Rouen, un abonné m’avait envoyé une vidéo sur laquelle j’apparaissais, mais lui ne le savait pas !
Ce qui surprend le plus c’est le fait que je sois une fille, et que je gère un média rap. Mais je ne reçois que de la bienveillance.
Tu partages surtout des extraits rap, qu’est-ce que cela apporte au genre et à la musique en général ?
Les extraits de rap que je partage permettent de montrer que ce n’est pas que des insultes ou de la violence. On retrouve aussi des très belles paroles, qui ont du sens, qui font réfléchir, des paroles dans lesquelles on se reconnaît.
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Est-ce qu'il y a des projets que tu attends cette année ?
J’attends énormément le projet de Luidji. C’est son deuxième après quatre ans de tournées européennes !
En terme de com’, j’aime beaucoup Hamza. Les deux ont su rendre à leur public ce qu’il leur donne, autant sur scène que dans le merchandising.
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Arthur PUYBERTIER