Bertin Jacquesson : "montrer que j'ai le niveau pour la MLS"
Une série MØNEO : Un Français en MLS - Episode 2 : premiers pas à Salt Lake City.
Après trois années universitaires à Pittsburgh, notre prometteur attaquant Bertin Jacquesson goûte depuis quelques mois au monde professionnel avec son équipe du Real Salt-Lake, en MLS.
Des premiers pas sur lesquels il revient avec MØNEO. Le jeune ailier ne manque d'ailleurs pas d'afficher ses belles ambitions.
Après ton cursus à Pittsburgh, tu es donc choisi en seizième position parmi 360 joueurs, plus haut que tout autre joueur passé par Pittsburgh ! Était-ce un surprise ?
On a fait deux demi-finales nationales, j’ai eu de très bonnes statistiques qui ont attiré les clubs de MLS. Pour être à la draft il faut soit finir ses études et être forcément éligible, soit avoir un contrat au préalable avec la Ligue.
J’ai eu ce contrat, comme 10 autres joueurs seulement. Donc je savais que j’allais signer pro, mais pas où. Honnêtement j’aurais pu être Top5-Top10 maintenant cela dépend de beaucoup de choses comme du statut international, des quotas de joueurs non-américains à respecter... Un de mes coéquipiers a été sélectionné dans les derniers et est maintenant titulaire à Salt Lake, le classement n’a pas autant d’importance qu’en NBA.
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Tu es drafté devant un autre Français, Valentin Noël, qui était avec toi à la fac, est-ce que vous êtes toujours en contact ?
C’est devenu un frère, on se suit, on est en contact au moins une fois par semaine.
Avec Valentin le lien est spécial, ça a toujours matché et on a joué longtemps ensemble. Le foot c’est avant tout un sport d’équipe, il faut des coéquipiers qui te mettent en valeur, alors on est reconnaissant l’un envers l’autre.
Bertin Jacquesson et Valentin Noël après leur draft respectivement à Salt Lake et Austin ©Pitts Panthers
Tu es maintenant à Salt Lake, comment s’est passée l’adaptation ?
Footballistiquement, j’ai vite trouvé ma place, je suis rentré rapidement dans les plans du coach. Ça reste différent mais il faut s’adapter. Entre la fac et la MLS, la rigueur et l’intensité augmentent de jour en jour. Quand j’étais un « top joueur » de ma fac, je me poussais un peu moins, maintenant j’essaie de me dépasser toujours plus. J’ai beau avoir fait une bonne pré-saison, je n’ai pas gagné ma place pour autant. Rien n’est acquis, il faut saisir sa chance quand on te la donne.
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Tu as joué tous les premiers matchs de l’équipe réserve en MLS Next-Pro, est-ce que tu avais prévu cette étape dans ton « plan » ?
Non pas vraiment, je vois au jour le jour. Je me suis toujours entraîné avec l’équipe première, j’ai fait la pré-saison avec eux donc j’ai pu voir les attentes et que j’ai le niveau. Certaines fois je me suis entraîné avec la réserve, les coachs savent que cela ne me pose aucun souci. Je fais de mon mieux pour leur montrer que j’ai le niveau pour l’équipe première.
Les premières minutes en MLS d'une longue série ? ©Real Salt Lake
Tu as dernièrement eu tes premières minutes avec l’équipe première, comment t’y sens-tu ?
J’avais déjà fait deux bancs avec l’équipe première sans être rentré en MLS, là j’ai pas mal créé et j’ai manqué mon tir après avoir dribblé deux défenseurs. J’avais eu une bonne pré-saison avec un premier match contre le Los Angeles Football Club et j’avais marqué. J’ai très bien joué et marqué trois buts en pré-saison, maintenant c’est forcément difficile de s’imposer directement en venant d’être drafté. Surtout qu’il y a des designated players (joueurs touchant un gros salaire) à mon poste donc ce n’est pas facile mais le travail paiera, je sais que j’ai la qualité pour.
J’espère être dans le groupe pour les prochains matchs, et pourquoi pas rentrer.
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Est-ce que tu te sens prêt pour la MLS ?
À un poste offensif, il y a matière à rentrer en jeu. Maintenant à moins d’une cascade de blessures il y a peu de chances de commencer titulaire. Mais je suis prêt à rentrer en jeu et être décisif ! Je m’efforce de l’être à chaque entrée. Footballistiquement il est plus facile d’être bon avec les A qu’avec la réserve car les coéquipiers sont meilleurs : il y a moins de pertes de balles, de déchets donc j’ai plus de ballons offensifs à jouer et je sais que j’ai les qualités. Je me tiens prêt ! Mes débuts sont prometteurs et je veux poursuivre dans cette voie. Maintenant on ne peut rien prévoir, mon parcours le montre bien (sourire).
Arthur Puybertier