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Willyod : "Le monde va mal, je vais créer le mien"

Après un premier succès sur son projet "Cardiaque" dont certains sons culminent à 700.000 écoutes, Willyod sort "SALM", pour "Seul A La Maison", son nouveau projet de 5 morceaux en solo.

Le fruit d'un an de travail, dans lequel la mélancolie de "Cardiaque" laisse la place à l'authenticité et l'espoir. Une véritable expérience introspective pour l'artiste lillois qui dévoile l'envers de la création à MØNEO. 

Comment tu te sens, juste avant la sortie de ton nouveau projet SALM ?

Je suis un peu stressé, je suis artiste indépendant donc je dois gérer aussi la « vente » de mon projet, pas seulement le côté artistique. Je me demande si tout a été fait à mon échelle, si j’ai fait le maximum. C’est un an de travail qui sort avec SALM, c’est un soulagement, il appartient aux auditeurs maintenant.

Dès la sortie de mon premier projet, Cardiaque, j’avais l’idée bien définie de ce deuxième projet : Seul A La Maison, cinq titres, zéro feat. Mais je repartais de zéro, je me suis consacré à SALM pendant un an, je suis resté enfermé chez moi à composer 17 morceaux pour n'en garder que 5.

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Tu dis que Seul A La Maison est un intitulé qui te ressemble. Pourquoi ?

Quand j’ai commencé la musique, je considérais la musique comme un exutoire. Je faisais de la musique pour aller mieux, c’était un remède. Mais j’ai compris que ce n’était pas un outil mais bien une partie de moi. J’ai grandi avec la musique. Pour moi il y a les piliers de la famille, de l’argent mais le pilier avec lequel j’ai grandi est la musique.

J’ai beaucoup plus de facilités à être authentique. Avant j’étais mélancolique, et maintenant il y a une touche d’espoir en plus. Avec SALM, je montre que je suis chez moi,  Cela se retrouve sur la cover où je suis représenté sur une autre planète ou un objet qui s'apparente à la Lune, chez moi et loin des autres donc. Mais dans quelques mois paraîtra SALMMCV - Seul A La Maison Mais Ça Va - pour dire que je suis là où je voulais être, que cette « Lune » est en fait ma planète, que je suis dans mon monde, et que c’est quand je suis chez moi que je me sens le mieux.

J’essaie de matérialiser le fait que pour que je me sente bien, il faut que je sois loin des autres. L’entourage est important mais pour créer, être bien, j’ai besoin d’être chez moi. Je suis un casanier, un anxieux social. C’est presque symptomatique de notre génération. Mais je ne me sens pas plus mal chez moi. Le monde va mal, je vais créer le mien, où je me sens bien.

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La cover de SALM, le nouveau projet de Willyod ©

SALM n’est pas ton premier projet, est-ce que c’est plus dur de composer après avoir sorti des morceaux à plus de 500.000 écoutes ?

Le plus dur, c’est de poursuivre sans feat malgré les possibilités qui s’étaient ouvertes. Mais c’est un choix assumé, j’ai voulu créer quelque chose d’introspectif, qui me ressemble, et pour ça il fallait être seul. 

Cardiaque est une page que je ferme sur un temps. SALM apparaît presque comme mon premier projet, c’est la continuité pour l’artiste mais pas pour l’homme qui se cache derrière, il y a une césure. Il y a quelques ressemblances avec ce que je faisais avant mais j’ai évolué, et ma musique avec. Je fais la transition en douceur entre celui que j’étais et celui que je suis maintenant.

 
Tu as déjà pu sortir un extrait de l’album, « Bancs Lillois », disponible sur les plateformes mais aussi à partir de QR codes sur des bancs de la ville. D’où t’es venue cette idée, et est-ce que tu as eu l’effet escompté ?

J’ai fait un master manager des stratégies digitales, et j’ai toujours lié ma musique à mes études pour faire ma com. Le marketing et artistique sont bien distincts, mais j’ai la double casquette de par mes études. Je me challenge artistiquement, mais je veux être sûr que le côté marketing communication soit à la hauteur.

J’aurais voulu faire du merch, des coups de com etc. mais c’est trop onéreux. Je veux toujours faire de mon mieux, et j’ai voulu innover, faire quelque chose de jamais fait à ma connaissance. Et assis sur un banc de mon quartier, j’ai pensé immédiatement à proposer l’écoute de « Bancs Lillois » SUR les bancs lillois. C’est moins onéreux mais je veux pousser du plus fort possible à mon échelle. Et ça marche, c’est super immersif, audacieux mais logique finalement ! Je n’ai pas fait le morceau pour le coup de com, mais le coup de com pour le morceau.

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L'un des QR codes collés sur les bancs de Lille pour écouter Bancs Lillois ©Willyod

Pourquoi les bancs lillois d’ailleurs ? Est-ce que c’est une place importante pour toi ?

Lille est une ville importante pour moi, j’y suis né et j’en suis fier. Il y a tellement de belles choses ici. J’aime être chez moi mais pour s’aérer, le banc est finalement une place où comme de ma fenêtre je peux voir les gens, la vie. C’est un autre point de vue. Sur un banc, je suis spectateur de la vie, ou en tout cas je ne suis pas un acteur principal, c’est parfait pour s’aérer. Mais je préfère être SALM, Seul A La Maison à faire de la musique (sourire).

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Qu’est-ce que tu veux faire dans le futur ? Quelles sont tes ambitions ?

J’aimerais que SALM fonctionne, il n’y a que cinq sons et la musique se consomme énormément. Certains projets passent inaperçus. Mais j’aimerais que les gens adoptent le mien, qu’il soit bien reçu, que les gens l’aiment autant que je l’aime. 

Et ensuite j’aimerais que tout mon travail m’ouvre à la possibilité à plein d’opportunités comme faire des concerts, et pourquoi pas en vivre (sourire).

Arthur Puybertier

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