Bertin Jacquesson : "De très bonnes statistiques qui ont attiré les clubs de MLS"
Une série MØNEO : Un Français en MLS - Episode 1 : des origines à L'Amérique.
Pour s'accrocher à sa passion et à sa volonté de devenir professionnel, Bertin Jacquesson n'a pas choisi la facilité et invente chaque jour un parcours atypique qui l'ont conduit en MLS, la Ligue de Football nord-américaine, après trois années de fac à Pittsburgh.
MØNEO vous emmène au plus près du jeune attaquant ambitieux, de ses doutes, ses choix, ses ressentis.
D’abord comment ça va ?
Je me sens bien, je m’adapte à une vie différente.
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Tu as un parcours assez atypique pour un européen, qu’est-ce qui t’a fait opter pour les USA pour la fac ?
Un coéquipier de Strasbourg m’avait alors parlé de FFF USA, une agence qui organise des détections avec les coachs d’universités américaines. Avec le COVID cela se passait par vidéos, avec mes meilleures actions etc. J’ai eu plusieurs opportunités : Portland, North-Carolina, New-York et surtout Pittsburgh. J’ai choisi Pittsburgh car la fac est bien classée et bien exposée pour se faire repérer ensuite. J’ai retrouvé là-bas Valentin Noël, aujourd’hui à Austin en MLS aussi, qui m’avait conforté dans mon choix. Les infrastructures, le COVID et l’opportunité m’ont fait opter pour les USA. Ce n’était pas le plan initial.
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Auparavant tu as fait tes gammes en France...
Oui c'est cela, sans pour autant oublier les études. J’ai eu mon bac à Brétigny (91) alors que je jouais surclassé avec les U17 nationaux. J’ai ensuite signé à Strasbourg U19 mais je n’ai pas validé ma L1 alors que je suis très bon élève.
À Strasbourg j’ai eu une blessure et un entraîneur qui ne comptait pas vraiment sur moi. Je n’ai pas re-signé et suis parti à Châtellerault en N3,en parallèle d’études en éco gestion. J’ai validé l’année en jouant là-bas. C'est à ce moment que mon ami de Strasbourg m'a parlé des détections.
Une année à Châtellerault avant l'envol… © Alain Biais
Est-ce que tu as hésité avant de franchir le pas ?
Oui… je n’avais pas fait une superbe saison en N3 mais étant ailier, je n’ai pas besoin de marquer pour me faire remarquer. J’avais une offre de N2 mais mis bout à bout, l’opportunité américaine était sur le long terme beaucoup plus intéressante, avec des diplômes, infrastructures et une potentielle passerelle vers la MLS.
Est-ce que les infrastructures sont différentes de celles que tu avais en France ?
Pour tous les joueurs français, de centres de formation ou non, les infrastructures d’une université même moyenne ici sont bien meilleures que celles de la plupart des clubs professionnels français. Je n’avais jamais connu ça, même à Strasbourg qui a des infrastructures de Ligue 1 !
Bertin Jacquesson avait été nommé "freshman" de l'année (meilleur élève de première année) dans sa conférence ©Pittsburgh Panthers
Qu’est-ce que c’est un emploi du temps en fac NCAA ?
Les cours sont à la carte, en business comme en médecine ou ingénierie. Il n’y a cours qu’à partir de 13h donc on peut se focus sur notre sport toute la matinée. C’est à partir de là que les USA sont le top du top aux JO, les athlètes peuvent s’y consacrer dès l’université. Le sport de haut niveau aux États-Unis permet de financer ses études dans de très bonnes conditions sans perdre en efficacité sportive car tout est mis en place pour. Ce n’était que bénéfique.
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Donc le matin nous avions étirements puis une heure de vidéo car le coach était très très investi, ce qui nous a permis d’avoir une excellente équipe. On avait ensuite du renforcement musculaire pour préparer le muscle. C’était devenu une habitude incontournable, car le corps le demande vraiment ! Et pour finir on allait sur les terrains avant le midi.
L’ambiance campus est vraiment belle, on n’est jamais avec les mêmes gens, on découvre tous les jours de nouvelles personnes car la classe est à la carte. Ça crée une véritable émulation surtout pour un gars qui vient de l’étranger. J’ai pu perfectionner mon anglais.
Comment se sont passées tes trois saisons à Pittsburgh ?
L’équipe de Pitt était très internationale : Français, Allemands, Brésiliens, Américains forcément ; c’est comme un club pro. On avait un très bon niveau, ayant joué en National je l’ai vraiment ressenti. J’ai joué avec Valentin Noël, Raphaël Crivello qui était le capitaine de Jules Koundé (aujourd’hui à Barcelone et en Équipe de France) à Bordeaux. Donc le niveau était très bon, simplement ils ne sont pas passés pros en France.
On a fait deux demi-finales nationales, j’ai eu de très bonnes statistiques qui ont attiré les clubs de MLS...
Arthur Puybertier