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Denver Nuggets, le sacre du collectif.

Au terme d'une série palpitante, souvent à sens unique, les Denver Nuggets emportent le premier titre de leur histoire face au Miami Heat, 56 ans après leur création. Retour sur une finale inédite, qui a sacré le club, mais surtout le collectif coloradien.

Arrivés en finale après avoir balayé les Lakers (4-0), les Nuggets ont pu profiter de 9 jours de battement entre leur dernier match de demi-finale et le premier des finales, tant l’autre demi s’éternisait. Ce délai pouvait être à double tranchant mais ils ont su les mettre à profit pour élaborer les automatismes afin de démanteler la défense en zone du Heat.

 

Denver a fait parler sa taille : les Coloradiens sont plus grands de 4 à 6cm sur 4 des 5 postes. Aaron Gordon paraît inarrêtable ; Jamal Murray domine en attaque comme en défense. Le collectif est bien huilé, les passes sont fluides, notamment dans les trois premiers quarts-temps durant lesquels Nikola Jokic, pourtant franchise player, n’a tiré que 5 fois : Jokic est presque plus dangereux à la passe qu’au tir, quand il rend meilleurs les autres.

 

Victoire 104-93 contre le Heat qui n’a pas existé au tir. Sur les lignes arrières, Max Strus, Caleb Martin et Duncan Robinson, étaient respectivement à 0/10 ; 1/6 et 1/7 au tir et collectivement, seuls 2 lancers francs ont été tirés, un record en finales NBA… Denver compile 9 victoires à domicile pour zéro défaite pendant ces playoffs. Il remporte d’ailleurs leur quatrième game1 des playoffs 2023 sur quatre possibles.

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Game 2. Miami encore à l’extérieur, comprend que la réelle menace vient des passes de Jokic plutôt que de son scoring. Si le Heat était mené de 15 points à quelques minutes de la mi-temps, Jokic n’avait pourtant distribué que 2 passes décisives, contre 8 au même moment du match 1. Jokic est isolé de ses coéquipiers : tout est dépeuplé. Le Joker inscrit 41pts mais seulement 4 passes et 5 ballons perdus ! Il force ses tirs, perd en influence…

 

Le coach floridien Erik Spoelstra s’est adapté pour faire déjouer tactiquement et physiquement les locaux en incorporant Kevin Love (2,03m pour 114kg) dans le cinq majeur pour gérer Jokic (129kg). Miami l’emporte, récupère l’avantage du terrain et reçoit les deux matchs suivants.

 

Sur la Côte Est, Denver et son coach Mike Malone se devait de réagir et répondre au défi tactique lancé par Spoelstra au match précédent. Pour Malone, la réponse était de ne fondamentalement rien changer sur la forme : jouer sur leurs qualités comme le jeu à deux entre Murray et Jokic mais beaucoup plus intensément et rigoureusement. Dans ce sens Murray inscrit 8 des 10 premiers points de Denver et Jokic en marque 10 sur les 24 du premier quart de son équipe.

 

Pour le Heat, Jimmy Butler et Bam Adebayo sont trop inconstants : l’arrière fait un match en dent de scie et Adebayo manque d’adresse. Pourtant intense dans son jeu, Miami rentre aux vestiaires avec 5 points de retard dans un festival de Murray (20pts/4passes) et Jokic (14pts/12reb/7passes).

En seconde mi-temps, Denver finit le travail, en ajoutant à la domination de Jokic et Murray, celles de Aaron Gordon et de Michael Porter Jr. Contrôle des rebonds, courses à haute intensité ; les hommes de Mike Malone s’imposent 94-109.

Pour le game 4, rebelote. Les Nuggets s’imposent avec la manière, 108 à 95, à South Beach. Jamal Murray, moins en réussite au tir qu’aux matchs précédents, a su sublimer ses coéquipiers à son tour en distribuant 12 passes décisives dans le match. Nikola Jokic a pallié la maladresse passagère de son meneur avec une réussite retrouvée à trois points.

 

Le géant serbe avait pourtant inquiété en rentrant aux vestiaire en fin de premier quart après avoir subi une entorse ; et a dû laisser ses coéquipiers en fin de match après avoir commis cinq fautes, sur six autorisées. Même sans son franchise player, Denver est loin d’avoir flanché. Aaron Gordon porte les siens avec 27 points inscrits tout en explosivité vers le cercle. Le quatuor coloradien qui donne la victoire aux Nuggets est complété pour ce match par Bruce Brown et ses 21pts.

En face, Jimmy Butler (25pts/7passes/7reb) et Bam Adebayo (20pts/11reb) étaient encore trop esseulés pour l’emporter face au collectif de Denver. C’est sûrement le tournant de la série, Denver reçoit dans la nuit de lundi à mardi avec la possibilité de finir la série et remporter le premier titre de son histoire !

 

Match 5, le dernier de la série ! Un match peu mémorable, car Denver a beaucoup vendangé devant la grandeur de l’événement. Et c’est Bam Adebayo qui se fait remarquer. Il joue physique, profite des fautes des Nuggets pour mettre les siens devant à la mi-temps. Le doute s’installe : et s’il y avait un match 6 ?

Aux retours des vestiaires, les intentions ne sont plus les mêmes : Jokic et Michael Porter Jr sonnent la révolte coloradienne et réveillent leurs coéquipiers ! Jamal Murray se met en route ; les joueurs moins majeurs aussi, comme Bruce Brown et Kentavious Caldwell-Pope, toujours aussi importants pour Denver grâce à leurs points et rebonds quand Denver en a besoin. Le score reflète la frilosité des équipes. Victoire de Denver 94-89, qui finit le travail à domicile ; et soulève le premier Larry O'Brien Trophy de son histoire devant ses supporters en délire. Les Nuggets leur devaient bien ça, les fans se réunissaient au stade même pendant les matchs à Miami, pour visionner tous ensemble les rencontres, sur grand écran.

Nikola Jokic est désigné MVP des Finales à l’unanimité, peu étonnant vu son statut mais Aaron Gordon et Jamal Murray ont tout aussi pesé dans ces Finales. Un titre collectif, qu’ils sont allés chercher ensemble, soudés, en se faisant confiance les uns les autres. Le meilleur collectif de la saison a gagné.

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Arthur Puybertier

Sources photos : NBA/AP/Getty Images

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