Jean Dujardin sur les chemins noirs
Dans l’un des films de cette année, Jean Dujardin est « sur les chemins noirs » de Denis Imbert, adapté du roman de Sylvain Tesson. Il incarne Pierre, un écrivain blessé après sa chute d’un balcon lors d’une soirée alcoolisée, qui se jure que s’il parvenait à remarcher, sa « thérapie se trouverait dans le mouvement ».
Il entame alors un incroyable périple, 1.300 kilomètres qui l’emmènent du Mercantour à la Pointe du Cotentin, à la recherche d’une santé perdue et d’une France qui se perd.
Pour se retrouver, Pierre opte pour la fuite : « Alors que certains hommes espèrent marquer l’Histoire, nous étions quelques-uns à préférer disparaître dans la géographie ». C’est une exploration de la France méconnue se joue sous nos yeux, mais aussi une quête intérieure de l’essence de son existence. Un plaidoyer pour la reconstruction par l’épreuve.
Fuir le tumulte parisien, fuir les obligations oppressantes, mais aussi la modernité. Ne serait-ce que l’hospitalité d’une bergère à qui il achète du fromage, pour préférer bivouaquer au coin du feu, cigare à la bouche et calepin en mains. Il traverse alors la France dont les préoccupations se trouvent loin « de savoir si le village dispose du haut débit plutôt que d’une école » comme le déplorent les ruraux qu’il croise sur son chemin.
Dans ses pas, Jean Dujardin nous pose devant nos priorités, nos vies rythmées par les obligations ; et nous invite à prendre le temps de vivre, pour replacer la nature au centre de notre existence. Aux abords des différents chemins noirs, on re-goûte à des paysages grandioses que l’on prend trop souvent pour acquis.
Arthur PUYBERTIER et Rachel DUCEPT
Source Une : Apollo Films