Olivier d'Almeida : "Mes images parlent pour moi"
Depuis maintenant 3 ans, Olivier d'Almeida a décidé de faire de sa passion pour la photographie, son métier.
Un métier exigent, qu'il exerce à son propre studio mais aussi sur les terrains de basket, où s'entremêle son autre passion pour la balle orange.
Après avoir suivi la saison des Metropolitans 92, la dernière saison de Victor Wembanyama en France, il revient sur son parcours avec MØNEO, des objectifs plein la tête.
Est-ce que tu peux nous expliquer tes missions professionnelles ?
Je suis photographe free-lance, du club des Metropolitans de Levallois, en Betclic Elite. Je suis prestataire et j’ai mon propre studio. Je suis là où on m’appelle.
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Comment est-ce que tu en es venu au basket, puis à la photographie de basket notamment ?
C’est une suite logique. J’ai toujours joué en club, et lorsque je me suis mis à photographier en amateur, sans appareil photo, j’ai commencé par shooter du basket.
J’ai considéré ensuite la photographie comme une activité professionnelle et je me suis lancé il y a trois ans. J’ai compris que ce pouvait être un métier, au-delà de l’amateur que j’étais, qui voulait garder des souvenirs. Et connaissant les joueurs, les clubs, l’environnement basket, c’était la suite logique.
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Était ce une vocation ?
Je pensais travailler dans tout sauf la photographie (rire). J’ai été vendeur, manager dans la restauration, et j’ai été lassé de ce genre de métier. Je voulais faire quelque chose qui me plaît.
De photographe à photographié... ©
Pourquoi la photo ? Qu’est-ce qui fait sa force ?
La photographie est hyper importante. On vend tout avec des images. Tout est image de nos jours. On a besoin des images pour [se] donner de la visibilité. La photographie est essentielle pour parvenir à quelque fin qu’il soit. Et personnellement, n’étant pas forcément à l’aise en public, mes images parlent pour moi, pour exprimer des sentiments, sensations...
Est-ce qu'il y a un cliché mémorable, dont tu te rappellerais toute ta vie ?
J’en ai deux.
Je me suis baladé avec mon appareil photo et j’ai pris en photo le Pont de Bir-Hakeim, à Paris. C’est sûrement ma photo préférée. C’est la première où j’étais fier de ce que j’avais fait, avant ce cliché je nourrissais vraiment un syndrome de l’imposteur. Cette photo, c’est la mienne et je la kiffe. Elle m’a fait dire « ça y est tu es photographe ».
L’autre photo c’est celle de Victor Wembanyama qui salue des fans dans des tribunes hautes, et qui saute pour les saluer. J’ai capté le moment et j’en suis fier : elle est unique, et personne ne pourra me la voler !
Le pont de Bir-Hakeim, dans l'objectif de Olivier d'Almeida. Son cliché marquant. ©
Est-ce que tu as eu des contacts avec Wembanyama justement ?
Il m’a demandé des ballons. (rire) En tant que photographe j’aime rester à ma place, surtout que Victor est toujours très sollicité. J’ai beaucoup d’affinités avec d’autres joueurs mais je fais fais la part des choses, de rester à ma place.
Dernièrement il avait pris mon appareil photo lors du match à Bercy, il avait fait des clichés avec, mais je ne les mets pas en avant.
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Est-ce qu'il y a un joueur qui t'a fait ressentir des émotions encore plus fortes ?
Beaucoup de joueurs sont marquants. Ils sont tous à leur manière très charismatiques. Si je devais en choisir un : Lahaou Konaté, le capitaine des Metropolitans 92. C’est le mec le plus souriant et sérieux à la fois. Il fédère toute l’équipe autour de lui. Victor était certes le leader avec ses performances, mais Lahaou a quelque chose de spécial. On comprend pourquoi il est capitaine depuis trois ans. Victor c’était différent, il est grand, parle très bien, a un regard et une détermination qui lui donnent son charisme.
Dans un autre sentiment, Nicolas Batum est flippant pour le coup. C’est un bosseur à un point ! Alors qu’il n’en a pas forcément besoin vu son statut. Il m’invite depuis 3ans à ses sessions, qui commencent à cinq heures du matin et finissent à dix heures !
Tous ces gars là m’aident aussi à me faire connaître en postant mes photos.
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Un joueur que tu aimerais photographier ?
Evan Fournier sans hésiter. C’est un joueur assez charismatique aussi, que son entourage décrit comme un mec extrêmement bosseur, dans sa bulle. Mais je n’ai pas eu le privilège d’être aussi proche avec lui qu’avec Nico Batum ou Guerschon Yabusele pour l’instant.
Autre cliché marquant, Victor Wembanyama saluant des supporters venus l'aduler. ©
Tu pourrais avoir cette proximité avec lui lors des JO de Paris non ?
Ahah les JO, ça fait partie du projet ! je suis encore nouveau dans le métier, mais avec de la volonté on trouve toujours un moyen.
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Tu t'essaies aussi à la vidéo, est-ce que c'était une suite logique pour toi ?
L’idée est arrivée il y a trois ans en voyant dans les boucles de basket les différents métiers des joueurs et suiveurs. Il y a des radiologues, des graphistes etc. On est tous réunis sur les réseaux sociaux autour d’une même passion, mais on a tous une vie à côté, et j’avais envie de parler à ces gens là.
J’aime beaucoup les gens et j’aime m’intéresser aux gens. Je voulais parler des individus pour ce qu’ils sont, quand ils ne sont pas basketteurs, quand on ne se voit pas sur le terrain, qu’on se checke et que l’on joue ensemble.
Par exemple Edwin Jackson, basketteur très offensif qui jouait à Barcelone et en Équipe de France notamment, mais en dehors des terrains c’est un gros fan de Lego !
De nos jours on ne connaît pas trop les gens. On ne fait pas attention à qui ils sont, qu’est ce qu’ils font et pourquoi ils le font.
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Est-ce que tu as des projets, des envies pour la suite ? Du reportage, des expositions par exemple ?
J’aime être en immersion auprès d’un individu en particulier ou dans un contexte spécifique. En faire des photoreportages pour écrire une histoire avec. Je ne suis pas « fan » d’Emmanuel Macron mais j’aimerais être son photographe. Pour être dans la pièce ou il se passe et se décide des choses importantes avec des acteurs importants.
Aussi, j’aimerais faire au moins une campagne avec l’Équipe de France. J’ai déjà quelques contacts avec les Féminines. Les suivre, elles mais aussi l’équipe masculine, est un objectif.
À court terme il y aura une petite expo éphémère, la couverture du QUAI54... Et à moyen terme j’aimerais faire une grosse expo dans un lieu bien travaillé. Et à long terme, je ne sais pas, il y a tellement d’opportunités ! L’année dernière je ne pensais pas avoir l’occasion de shooter Victor !
Peut-être qu’un jour j’éditerai un bouquin, mais je ne sais pas de quoi je parlerai, ni dans quel ordre. J’ai déjà vécu mille vies et ce n’est pas fini !
Arthur Puybertier